Christine Lagarde, présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE), s’est exprimée sur l’euro numérique en conférence de presse, le 6 mars 2025. Elle a notamment rappelé que ce projet n’est pas une initiative récente, mais le fruit de plusieurs années de travail, et annoncé qu’il devrait accélérer dans les prochains mois.
« Nous espérons faire suffisamment campagne auprès de toutes les parties prenantes – le Parlement européen, le Conseil européen, la Commission européenne – pour que nous puissions finalement, non pas mettre un terme à cet euro numérique, mais le concrétiser », a ainsi déclaré Christine Lagarde. Une date a ainsi été donnée : « L’échéance pour nous sera octobre 2025 ». Plus précisément, octobre 2025 est la date visée pour la fin de la phase de test de la monnaie numérique Européenne.
Cependant, le projet ne pourra pas se faire tant que le Parlement européen, le Conseil et la Commission européenne ne donnent pas leur avis favorable. Mais tous les députés ne sont pas convaincus : quatre des huit groupes du Parlement européen ont exprimé des réserves sérieuses sur l’euro numérique avec la panne récente du système Target 2 le 10 mars dernier, qui permet aux banques de transférer de l’argent en euros instantanément.
Avant toute chose, ce projet d’euro numérique représente une réponse à la suprématie du dollar américain dans l’économie, particulièrement l’économie numérique. La Banque Centrale Européenne l’a notamment présenté comme une alternative aux stablecoins adossés au dollar, de plus en plus utilisés et soutenus par le gouvernement de Donald Trump.
Si l’Union européenne parvient à prendre un peu d’avance, elle pourrait renforcer l’influence de l’euro dans les paiements numériques internationaux et réduire sa dépendance au dollar. Ce qui reste tout de même un grand défi à relever.
Aussi, si l’euro numérique se concrétise en 2025, il pourrait s’imposer comme une alternative viable pour les transactions transfrontalières, particulièrement en zone euro. Toutefois, il faudra d’abord surmonter certains défis comme la protection de la vie privée, la concurrence avec les stablecoins privés et l’adoption par le grand public.
Alors que Trump a signé le 10 mars un décret visant à renforcer le leadership américain dans la technologie financière numérique, reste à savoir si l’Union européenne saura répliquer sans trop hésiter. Surtout que la volonté d’émettre l’euro numérique est totalement contre le principe fondamental de création des cryptomonnaies: la liberté des utilisateurs.